Toulouse, la ville rose, regorge d’agréables petites ruelles typiquement habillées de briques, d’admirables églises, de petites places, de tours et d’hôtels particuliers construits à l’époque du commerce du pastel et d’autres monuments incontournables.
C’est un vrai plaisir de partir à la découverte d’une des villes de France où il fait assurément bon vivre, en toutes saisons !
Nougaro, dans son enthousiasme poétique pour sa ville, nous avait fait déjà ressentir l’ambiance de quelques quartiers.
Voici une suggestion d’itinéraire à suivre à vélo électrique, pour découvrir le centre ville historique, sans effort ! Cette visite ludique et originale est accessible à tous.
La place du Capitole, symbole de Toulouse
Commencez votre balade depuis la place du Capitole, le vieux cœur de la ville et du pouvoir local, où l’équipe de rugby du Stade Toulousain vient fêter chacun de ses trophées.
Son élégante et harmonieuse façade à colonnes et pilastres, longue d’environ 130 m, fut édifiée en 1750 par Guillaume Cammas. L’aile droite abrite un théâtre.
Au centre de la place, vous pouvez observer une croix occitane en bronze sur laquelle un artiste a superposé les douze signes du zodiaque.
Face du Capitole, les arcades appelées “La Galerue”, avec leur plafond formé de vingt-neuf caissons, abritent des sérigraphies de Moretti, réalisées en 1997 et narrant l’histoire de la ville.
La rue du Taur
Empruntez ensuite la rue du Taur pour rejoindre l’admirable basilique Saint-Sernin. Cette rue fut l’une des plus importantes rues commerçantes au Moyen-Âge.
Aujourd’hui semi-piétonne, elle est bordée d’édifices intéressants à plus d’un titre. Vous pouvez notamment admirer la façade de Notre-Dame-du-Taur, datant du XIVème siècle. Cette façade est en fait un clocher-mur dont l’étroitesse étonne.
Au n°56, vous verrez l’entrée de l’ancien collège universitaire fondé en 1360, abattu et remplacé au début du XIXème siècle par un séminaire. Entrez dans la cour de l’édifice pour admirer la galerie à encorbellement de bois, unique vestige de l’ancien collège.
Au n°69, un portail monumental de Nicolas Bachelier s’élève. Derrière, se trouve la belle cinémathèque de la ville.
La basilique Saint-Sernin, fierté de la ville de Toulouse
La construction de cette prestigieuse église débute en 1075. Avant qu’elle ne soit achevée, le pape Urbain II vient en consacrer en 1096 le chœur et le transept.
L’ensemble n’est terminé qu’à la fin du XII ème siècle. C’est aujourd’hui le plus grand édifice roman et l’une des plus belles églises de France.
Ses proportions parfaites, en forme de croix, en font un modèle du genre : une longueur de 115 m, un transept de 64 m et une hauteur de 21 m sous voûte. Un stop pour visiter l’intérieur est indispensable !
Le musée Saint-Raymond
Juste à côté de la basilique Saint-Sernin se trouve le musée des Antiques de Toulouse, l’un des plus beaux de la ville.
Il se situe dans un bel édifice du XVI ème siècle rénové. Son architecture est assez austère, avec des tourelles d’angles en encorbellement, exemple typique des collèges du XVI ème siècle.
Fenêtres à meneaux, faux mâchicoulis et gargouilles. Le musée est étroitement lié à la basilique Saint-Sernin et aux fouilles prodigieuses de la villa de Chiragan, près de Martres-Tolosane.
La chapelle des Carmélites
A côté de la bibliothèque municipale et à deux pas de la rue du Taur, se trouve la chapelle des Carmélites, édifiée aux XVII et XVIIIème siècles. Vous apprécierez son style gothique méridional.
Pénétrez à l’intérieur pour admirer son plafond remarquable, constitué d’épaisses planches de chêne marouflé, et ses clés “pendantes” en bois doré.
Des peintures à l’huile recouvrent la voûte et les murs.
Profitez de cet arrêt pour rentrer dans la bibliothèque municipale. Cette dernière date des années 1930. La salle de lecture date de la même époque. Très lumineuse, elle possède une grande rosace colorée et des toiles symboliques sur la culture et le savoir, caractéristiques de la sensibilité artistique de la période à tendance socialisante.
Le musée des Augustins
Installé dans un monastère des XIVème et XV eme siècles, c’était l’ensemble conventuel des augustins, un des quatre ordres mendiants représentés à Toulouse, avec les dominicains, les carmes et les franciscains. La présence d’ordres mendiants dans une ville est souvent révélatrice de sa prospérité.
Cet ensemble gothique méridional majestueux, créé pendant la Révolution française, est un des plus anciens musées de France. C’est l’un des rares ensembles conventuels qui n’a pas subi de destruction ou de transformation en écurie ou en poudrière.
Aujourd’hui, c’est un des plus importants musées de sculpture médiévale qu’on connaisse et aussi l’un de ceux où la mise en valeur des pièces (pourtant austères) est la mieux réussie.
La place Saint-Georges
C’est l’une des places les plus célèbres de Toulouse ! Ici, des exécutions capitales ont eu lieu. Jean Calas y a subi son supplice.
Les grands arbres (chênes, micocouliers, marronniers, tilleuls, platanes…) et les terrasses de café contribuent à lui donner un caractère villageois.
Mais cette place ne fut pas toujours aussi pacifique. Toulouse était même réputée pour être “l’un des parlements les plus sanguinaires de France”.
Aujourd’hui la place s’est embourgeoisée. Il y a de nombreux cafés, salons de thé et restaurants touristiques.
L’église Saint-Jérôme
Ne manquez pas cette église insolite, assez méconnue des toulousains. C’est vrai qu’elle est particulièrement discrète. Son flanc est assez simple mais son intérieur est étonnant. Il associe le rond et l’ovale. Elle possède un curieux portail baroque avec une Vierge en majesté. Cette église est encore aujourd’hui très “religieuse”. Soyez discret car les fidèles y viennent vraiment pour prier.
On entre dans l’église Saint-Jérôme par une sorte de rue intérieure couverte, qui abrite des vitrines aménagées, comme un petit musée.
L’intérieur est essentiellement du XVIII ème siècle, décoré un peu à la manière d’un théâtre chaleureux avec de nombreux bas-reliefs en stuc et des balcons où la noblesse prenait place.
Son organisation tout en rondeur donne une atmosphère particulière.
L’ensemble conventuel des Jacobins
Revenez sur la place du Capitole et empruntez la rue Gambetta jusqu’à l’ensemble conventuel des Jacobins.
Cette admirable église, édifiée aux XIII ème et XIV ème siècle est un chef-d’œuvre du gothique languedocien. Son clocher mesure 45 m de haut.
A l’intérieur, vous aurez peut-être un grand choc émotionnel et esthétique devant la hardiesse de l’architecture, le côté imposant et unique de l’espace.
Un volume unique, séparé en deux par les hautes colonnes entre lesquelles on installait des paravents : un espace de prière d’un côté, un espace de rencontre et de prédication de l’autre.
Une petite porte donne accès au cloître et à son beau jardin que nous vous recommandons de visiter (entrée payante).
En sortant de l’église, rue Gambetta, face du n°20, admirez l’hôtel de Bernuy, un des plus beaux hôtels particuliers Renaissance de Toulouse.
C’est Jean de Bernuy, juif espagnol chassé par l’Inquisition qui l’a édifié. Ayant fait fortune dans le commerce du pastel, il put, entre autres, se porter caution pour l’énorme rançon exigée pour la libération de François 1er, prisonnier de Charles Quint.
Aujourd’hui, l’édifice fait partie du lycée Fermat. La cour et les parties extérieures sont accessibles au public.
Remontez la rue Gambetta pour revenir place du Capitole et emprunter la rue Saint-Rome.
Les hôtels particuliers autour de la rue Saint-Rome
La rue Saint-Rome est une agréable rue piétonne bordée de nombreuses demeures anciennes remarquables.
Dans cette rue et les rues perpendiculaires, vous remarquerez que certaines plaques sont jaunes et d’autres blanches.
Cette codification chromatique était destinée aux personnes illettrées afin qu’elles puissent se repérer. La couleur indiquait si la rue était parallèle ou perpendiculaire à la Garonne.
La rue Saint-Rome était la rue la plus large de Toulouse jusqu’en 1870, date à laquelle on perça la grande artère qui transforma l’urbanisme toulousain.
En arpentant la rue, ne manquez pas la jolie petite place à fontaine Salengro ainsi que la place des Puits-Clos, une placette typiquement toulousaine.
Tout près, vous pouvez admirer les hôtels particuliers suivants :
- Hôtel de Séguy, 4 rue Jules-Chalande, une maison de Capitoul du milieu du XVIème siècle.
- Hôtel Dumay, 7 rue du May : ce bel hôtel du XVI ème est désormais le musée du Vieux Toulouse qui vous permet de découvrir les souvenirs émouvants de la ville.
- 3 rue Saint-Rome, vous verrez l’Hôtel de Comère. Cet hôtel du XVII ème possède une superbe porte ouvragée et de larges fenêtres à meneaux ornementées.
- Hôtel d’Astorg au 16 rue des changes, maison remarquable d’un marchand Capitoul.
- Hôtel de Brucelles, 19 rue des Changes. Découvrez sa tour abondamment décorée et son bel escalier à vis.
- Hôtel de Boscredon, à l’angle de la rue des Changes et de la rue Malcousinat. Belle maison à pans de bois de 1504.
- Hôtel de Boysson, 11 rue Malcousinat, qui est aujourd’hui la Maison de l’Occitanie.
- Hôtel d’Assézat : peut-être le plus bel hôtel de l’époque du pastel, quasiment un palais daté de 1555 – 1557. C’est aujourd’hui un musée fort intéressant. Son propriétaire, Pierre d’Assézat ne put l’achever à cause, entre autres, de l’effondrement du commerce du pastel. Vous pouvez entrer dans sa cour.
Le sud de la place Esquirol
Continuez votre balade au bout de la rue Saint-Rome pour arriver Place Esquirol.
Prenez la rue des Filatiers pour pénétrer dans ce qui était au Moyen-Âge le quartier populaire de Toulouse.
La plupart des noms de rue rendent d’ailleurs hommage aux différents corps d’artisans qui travaillaient là : rue des Couteliers, rue des Polinaires (polisseurs de métaux), rue des Filatiers…
Passez par la belle place de la Trinité. Cette place doit son nom à un ancien couvent de trinitaires du XIX ème, aujourd’hui disparu. Repérez, entre les n°8 et n°10, la demeure au bow-window réalisé par le maître verrier Gesta.
Continuez rue des Filatiers pour arriver sur la place des Carmes. La rue des Filatiers était au Moyen-Âge la rue des artisans spécialisés dans la fabrication et la vente de textiles.
Au n°50 se dresse la maison de Jean Calas où fut retrouvé le corps de son fils le 13 octobre 1761. Jean Calas fut accusé, à tort, d’avoir assassiné son fils pour l’empêcher de se convertir à la religion catholique.
Au hasard de la rue, admirez les façades à colombages.
Une fois sur la place des Carmes, prenez la rue pharaon qui possède au n°41 et au n°21 de beaux hôtels particuliers.
Avant d’arriver place du Salin, prenez à droite la rue de Brunière pour rejoindre la rue de la Dalbade et ses moults hôtels particuliers au n°32 (hôtel des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem), au n°29 (hôtel Aldeguier), au n°22 (hôtel Moligner) et au n°25 (hôtel de Clary).
A l’angle de la rue de la Dalbade et des Couteliers, admirez la magnifique église Notre-Dame-de-la-Dalbade détruite par un incendie en 1442 puis re-construite au XVème et XVI ème siècle.
Le sud de la cathédrale Saint-Etienne
Prenez la rue des Fleurs pour rejoindre le quartier situé au sud de la cathédrale Saint-Etienne, quartier très agréable. Son architecture présente une harmonieuse homogénéité.
Rendez-vous tout d’abord sur la place Saint-Etienne, l’une des plus anciennes de Toulouse, où trône le Griffoul, une fontaine publique datant de 1546.
Bien entendu, nous vous conseillons de laisser votre vélo électrique pour visiter l’intérieur de la cathédrale Saint-Etienne.
Après la visite de la cathédrale, partez à la découverte des hôtels particuliers “entre cours et jardins” construits entre le XVI ème et le XVIII ème siècle par des parlementaires qui avaient établi ici leur quartier de prédilection.
Découvrez l’hôtel Dubourg au 6 place Sainte-Scarbes. Au n°19 rue Ninau, admirez l’hôtel Castane d’Auriac du XVIII ème siècle avec sa grande cour d’honneur pavée et au n°15, l’hôtel de Jean d’Ulmo un des tout premiers hôtels particuliers Renaissance de Toulouse.
Arpentez ensuite la rue Neuve, vieille rue campagnarde. Puis, rendez-vous au 3 rue Espinasse pour voir l’hôtel de Mansencal du XVI ème.
Finissez votre balade à vélo électrique du centre historique de Toulouse en circulant dans l’adorable et ravissante rue Mage.
Balade en vélo électrique le long de la Garonne
Il serait bien dommage de parcourir cette belle ville sans flâner le long de la rive droite de la Garonne.
Nous vous proposons une balade de 5 km environ, depuis le pont Saint-Michel jusqu’aux Ponts-Jumeaux, à la découverte de Toulouse au fil de l’eau.
Avant d’entamer notre escapade, voici un brin d’histoire.
La Garonne est indissociable de l’âme de la ville. C’est d’ailleurs elle qui a dicté l’emplacement, le développement de Toulouse, ainsi que son activité économique jusqu’à l’arrivée du chemin de fer en 1856.
Quelques kilomètres à peine après sa confluence avec l’Ariège, son lit se courbe, ses eaux ralentissent. La rive droite, surélevée de 8 à 10 m par rapport à sa rive gauche, était idéale pour l’implantation de l’activité humaine. Jadis, on pouvait même traverser le fleuve à pied ou à cheval au Bazacle, grâce à un dallage de pierre, avant même la construction de tout pont.
Le pont Saint-Michel
Construit au XIX ème siècle, il offre la vue la plus vaste et la plus belle sur le fleuve et la ville. Vous pourrez y observer la prairie des filtres, le dôme de l’hopital Saint-Joseph-de-la-grave, la galerie du Château d’Eau, le Pont-Neuf, l’église de la Daurade, le clocher de Saint-Sernin et des Jacobins… Tout Toulouse en un mouchoir de poche. C’est donc le lieu idéal pour démarrer cette balade au bord de l’eau.
L’écluse de Saint-Michel
Cette ravissante écluse, qui avance comme une proue de navire sur la Garonne date de 1850.
Sa construction a permis de faciliter la navigation sur le fleuve. Avec ses majestueux platanes, elle invite à une petite halte.
Vous remarquerez la maison de l’éclusier qui porte une plaque rappelant la terrible innondation de 1875.
Le Pont-Neuf
C’est François 1er qui, pour des raisons stratégiques, ordonna la construction d’un pont sur la Garonne. Sa construction connut de nombreuses interruptions et se termina en 1632, soit près d’un siècle après le début des travaux.
Il s’étire sur 250 m et a la forme d’un dos d’âne pour rattraper la dénivellation entre les deux rives.
C’est un lieu très romantique au soleil couchant.
Le quai de la Daurade
Du Pont-Neuf à la place de la Daurade, le quai de la Daurade offre une gentille promenade sous les platanes, en longeant l’école des Beaux-Arts.
Vous arriverez sur l’adorable place de la Daurade avec son ancien port, ses petites maisons pimpantes et sa dernière demeure à colombages sous laquelle se trouve le très joli Café des Artistes
La place Saint-Pierre
Une institution pour les étudiants, les amateurs de bière et les rugbymens. Vous pourrez admirer le pont Saint-Pierre. A deux pas de la place se situent :
l’auditorium de Saint-Pierre-des-Cuisines, actuel auditorium du conservatoire régional
l’église Saint-Pierre des Chartreux, datant du XVII ème siècle. Elle possède de magnifiques peintures, une orgue du XVIème siècle et un superbe portail sculpté par le frère de Nicolas Bachelier.
L’espace EDF – Bazacle
Le Bazacle, tirant son nom du gué qui permettait autrefois de traverser le Garonne à pied aux eaux basses, serait le plus ancien moulin de Toulouse. Au XVII ème siècle, il était réputé pour le modernisme de ses systèmes de vannes et de meules. La cloche qui rythmait l’activité meunière en est le seul vestige.
En 1888, elle devient une usine hydroélectrique chargée d’alimenter Toulouse. EDF, l’actuel propriétaire, a eu la bonne idée de restaurer le site et d’en ouvrir une partie au public.
Vous pourrez y voir les anciens souterrains hydrauliques et une passe à poissons au sous-sol, aménagée pour faciliter leur migration.
Le canal de Brienne
Sur la droite du Bazacle démarre le canal de Brienne, creusé au XVII ème siècle. Long de 1,6 km, ses berges constituent un lieu de promenade populaire sous les platanes bicentenaires.
Il est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, au même titre que le Canal du Midi.
Vous y verrez l’écluse Saint-Pierre, une petite écluse construite en forme d’olive pour mieux résister à la pression latérale du sol. Observez également la Manufacture nationale des tabacs à l’architecture industrielle, construite en 1888 et fermée en 1976. Superbement rénovée, elle abrite aujourd’hui l’université des sciences sociales.
N’hésitez pas à franchir le pas de la porte. Dans la cour intérieure subsistent encore les bâtiments en enfilade où travaillaient près de 2000 femmes en blouse noire.
Les Ponts-Jumeaux
Tout au bout du canal de Brienne, ce petit coin de Toulouse peu connu, mérite pourtant le détour !
C’est là que débouchent le canal de Brienne, le canal du Midi et le canal de Garonne.
Vous pouvez continuer votre balade en bordure du canal de Garonne. La piste cyclable se poursuit jusqu’au département du Tarn-et-Garonne.